LA CHANSON DE ROLAND ET EL CANTAR DE RONCESVALLES

La Chanson de Roland est un poème épique de plusieurs centaines de vers qui parle de la bataille de Roncevaux. Il fut écrit vers la fin du XIe siècle (environ trois siècles après les événements). On l’attribue à un moine nommé Turold. C’est l’une des plus anciennes chansons de geste européennes écrites en langue romane: une preuve du grand retentissement de cette bataille qui fut l’une des rares défaites de Charlemagne. C’est une des œuvres maîtresses de la littérature française. Elle a été reproduite des centaines de fois.

La Chanson de Roland ne parle pas des Vascons, mais des Sarrasins, et dépeint la bataille comme une embuscade que ceuxci auraient tendue à l’arrière-garde de l’armée carolingienne lors d’une croisade entreprise par Charlemagne à la demande de l’archange Gabriel pour libérer le tombeau de l’apôtre Saint-Jacques.

El cantar de Roncesvalles est un poème épique écrit en castillan médiéval, avec des expressions caractéristiques du navarro-aragonais, probablement composé entre 1225 et 1250. Il n’en reste plus aujourd’hui qu’un fragment: deux feuilles couvertes d’une centaine de vers qui sont conservées aux Archives générales de Navarre. Nous savons néanmoins que le thème de cette œuvre est similaire à celui de la Chanson de Roland. Des recherches effectuées par Ramón Menéndez Pidal semblent indiquer qu’il se composait de 5500 vers et qu’il n’aurait pas été influencé par la poétique de la Chanson de Roland, car il comporte des éléments qui ne figurent pas dans la chanson de geste française. Quoi qu’il en soit, il tire probablement ses sources des mêmes légendes qui ont inspiré la Chanson de Roland.

DE L´HISTOIRE AU MITHE

La bataille de Roncevaux connut un grand retentissement dans la société européenne et son impact est encore perceptible aujourd’hui. Les faits furent relatés dans des chansons et engendrèrent l’apparition d’une littérature épique. Le personnage le plus connu est sans doute Roland, neveu de Charlemagne, que les sources littéraires ont glorifié jusqu’à en faire un mythe.

Sa légende est encore vivante dans cette région des Pyrénées. Il existe de nombreux récits à ce sujet, ainsi que des lieux où la croyance populaire pense voir les marques laissées par Roland, son cheval Veillantin et son épée Durandal… des noms qui furent à l’origine de plusieurs toponymes.